Vincent Genvrin et l’art de la transcription
Sous les doigts de Vincent Genvrin, l’orgue de Radio France se prête à l’art de la transcription. Sur cet enregistrement, […]
A l’occasion de la dix-septième édition du concours international Piano Campus, nous avons rencontré Aurélien Dumont, compositeur, dont l’œuvre Slide-Listening sera créée par l’orchestre de la faculté de Nanterre sous la direction de Fabrice Parmentier.
J’observe que nous sommes aujourd’hui à un moment très intéressant de l’histoire de la musique. Alors que les libertés de composition sont devenues totales, je constate des difficultés que nous, compositeurs, devons assumer pleinement. Pour construire mon langage, j’ai voulu ainsi réfléchir sur le concept d’altérité, qui dans mes compositions se décline en trois catégories : dans le rapport aux autres arts (littérature et plus particulièrement celle d’Antoine Volodine), au sein de références à la musique du passé (et la musique baroque) et dans le rapport que j’entretiens avec la culture japonaise.
Les recherches que j’ai entreprises durant mon parcours académique (Conservatoire national supérieur de musique de Paris et IRCAM) m’ont amené à conceptualiser ce que j’appelle, par analogie aux OGM, des « OEM, objets esthétiquement modifiés ». Il s’agit de prélever dans la musique du passé des éléments musicaux que je modifie et recompose au niveau du rythme, du timbre, de la nuance, etc. Dans le cas de Slide-listening figurent quelques OEM issus du deuxième mouvement du concerto pour piano de Robert Schumann.
Par ailleurs, cette œuvre a été conçue pour un concours. Bien que n’appréciant guère les pièces à objectif pédagogique, j’ai voulu mettre en avant la virtuosité du soliste.
Avant de venir écouter l’orchestre en répétition, j’ai travaillé de manière approfondie avec le chef d’orchestre Fabrice Parmentier. L’objectif premier de cette discussion était de faire comprendre mon langage musical puisqu’il s’agit pour moi de ma première collaboration avec un orchestre amateur de haut niveau.
Au delà de la comparaison entre ensembles amateurs et professionnels, je pense que le grand nombre de répétitions dont l’orchestre a bénéficié a permis de faire émerger de nouvelles couleurs et de nouveaux timbres auxquelles les musiciens ne sont pas forcément habitués. Lors de ma venue, j’ai été agréablement surpris par l’enthousiasme et la soif de découverte des musiciens ainsi que par l’ambiance studieuse: ceci m’a rendu confiant pour la suite.
Orchestre de la faculté de Nanterre avec Fabrice Parmentier en 2015 à Piano Campus © Anthony Soimié
Même si certaines de mes œuvres peuvent contenir des éléments musicaux provenant du Japon, ce n’est pas le cas avec Slide-Listening. Cette composition a été avant tout pensée pour un concours : en conséquence, elle doit servir le candidat et répond surtout à un exercice de style.
Par ailleurs, avec cette commande, j’ai beaucoup réfléchi au rapport piano/orchestre. Ce dernier peut être vu comme une augmentation du piano, qui est l’instrument central de cette composition : la richesse des modes de jeu sollicités (col legno en étouffant les cordes, pizzicato mate, saltando…) permet d’introduire de l’étrangeté dans cette pièce et de la sortir du cadre classique (concerto).
Plusieurs projets sont actuellement à l’étude. J’ai évoqué plus haut mon rapport à la musique du passé. L’une des compositions sur laquelle je suis actuellement en train de travailler sera créée en mai prochain par l’ensemble baroque Lacartae, doté d’une formation instrumentale insolite (deux théorbes, clavecin, harpe celtique, serpent, contre-ténor et percussions). Cette œuvre s’inspire de la composition du Tempo di Dormire de Tarquinio Merula, compositeur italien du XVIIe siècle. Dans cette composition, qui s’intitulera Chanson de Ténèbres, je garderai l’idée de berceuse qui est présente dans la pièce baroque.
Je travaille aussi à un quatuor à cordes pour le quatuor Diotima : l’œuvre interroge les structures narratives d’Antoine Volodine et, du point de vue du matériau employé, s’inspire du peintre japonais Ito Jakuchu (1716-1800). L’oeuvre, qui s’appelle Neiges de Jakuchu, tentera de musicaliser la manière dont le peintre a conçu la neige.
Plus tard, je collaborerai avec un jeune metteur en scène, Matthieu Roy sur une pièce de Christophe Pellet intitulée Qui a peur du loup ?. Ce projet, porté par l’ensemble Ars Nova, permettra de rendre l’opéra accessible à tout un chacun puisque les artistes iront à la rencontre du public au sein d’un dispositif nouveau et itinérant.
Sous les doigts de Vincent Genvrin, l’orgue de Radio France se prête à l’art de la transcription. Sur cet enregistrement, […]
Le « Palazzetto Bru Zane – Centre de musique romantique française » – qui a pour vocation la redécouverte et le rayonnement […]
러시아 작곡가 세르게이 라흐마니노프(Sergei Rachmaninoff)가 1930년대에 머물면서 코렐리 주제에 의한 변주곡, 파가니니 주제에 의한 광시곡, 제 3번 교향곡 등의 역작을 […]
#Saint-Sulpice2021, c’est l’intitulé du nouveau concours de composition pour orgues et voix qui va se dérouler en l’église Saint-Sulpice à […]
Mardi 16 février, Arte Concert diffuse Actéon, avec Geoffroy Jourdain à la direction musicale, et Benjamin Lazar à la mise […]
Au-delà de l’examen des prises de position pour ou contre les mises en scène d’opéra, l’émission Metaclassique propose d’en détailler les […]
Cette saison, l’Opéra de Monte-Carlo continue à cultiver son lien avec Massenet en présentant une nouvelle mise en scène de […]
A l’occasion de la prochaine sortie du disque intitulé Concertos, Classicagenda a interviewé Damien Ventula, violoncelliste. Il a accepté de […]
Incarnant aussi bien les rôles de princes par sa haute figure et son port altier, que des rôles sombres par […]
Vos commentaires