De l’art du rébus en musique
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Nous nous sommes intéressés à une rencontre insolite entre rock musique classique, avec Bryce Dessner et le quatuor Zaïde.
Au 34, avenue de New York se trouve le Mona Bismark Center for American Art : un coin d’Amérique à Paris. Le temps d’un soir on peut se laisser aller au dépaysement d’un brouhaha en anglais américain, où s’intercalent quelques discussions en français sur de récents allers-retours à New York.
Le cadre est enchanteur : après un passage par le salon chinois, aux papiers peints bleu ciel, on s’installe dans un intimiste salon haussmannien, face à une cheminée grise et à deux grands miroirs qui reflètent la Tour Eiffel et ses lumières.
Le centre culturel inaugure une saison musicale audacieuse avec un concert-rencontre entre rock et classique : guitare électrique à la main, Bryce Dessner nous fait découvrir ses œuvres en compagnie du quatuor Zaïde. Dessner, connu comme guitariste au sein du groupe de rock indépendant The National, l’est autant comme compositeur grâce à ses créations pour le Kronos Quartet.
Et c’est justement avec une commande que lui firent les Kronos pour l’édition 2009 du festival d’été Celebrate Brooklyn! que s’ouvre la soirée.
« Sa maison est parmi des étrangers. Ici, c’est ici qu’elle doit vivre. Ses souvenirs deviendront des monuments. »
Aheym, qui en yiddish signifie « de retour », s’inspire de la vie des grands-parents de Dessner, juifs immigrés aux États-Unis, et fait référence au poème Di rayze aheym d’Irena Klepfisz, survivante du ghetto de Varsovie.
Dès les premiers coups d’archet, la salle est envahie par une énergie vibrante et nerveuse : accents, martelés, sforzandos et pizzicatos se succèdent avec véhémence, laissent la place au lyrisme, à la douceur, pour revenir finalement au rythme initial, effréné et répétitif. Ce style de jeu, qui fait inévitablement penser à Philip Glass, mais aussi à Apocalyptica*, met à dure épreuve les archets (et les bras des musiciennes !) mais séduit entièrement le public qui retient à peine son envie de battre la pulsation.
Après le minimaliste Little Blue Something, réponse à Little Blue Nothing d’Irena & Vojtech Havel, gambistes tchèques que Dessner avait découverts dans la rue, c’est dans les Quintets que le compositeur américain se met enfin à la guitare. L’association du quatuor à cordes et de la guitare électrique est inhabituelle mais ne manque pas d’intérêt ni de charme : dans un style planant, entraînant et mélancolique à la fois, les cinq voix se font solistes et dialoguent dans une polyrythmie efficace qui rappelle Steve Reich.
Le concert se termine avec Africa, splendide création pour le quatuor Zaïde inspirée de Roland de Lassus, que la vigueur des coups d’archets frappant les cordes ne prive d’aucune poésie, bien au contraire.
*Groupe de métal finlandais composé de quatre violoncellistes
Un extrait du concert
Little Blue Nothing
Little Blue Something
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