Vincent Genvrin et l’art de la transcription
Sous les doigts de Vincent Genvrin, l’orgue de Radio France se prête à l’art de la transcription. Sur cet enregistrement, […]
Du 18 au 28 août 2018 s’est déroulé le Festival de Musique de la Chaise-Dieu, dans le département de la Haute-Loire. Point de thématique particulière pour cette 52ème édition, mais une immersion en musique(s) proposée aux milliers de fidèles qui se pressent à l’Abbatiale Saint-Robert.
Festival « généraliste » dans le bon sens du terme et assumé comme tel, le Festival de la Chaise-Dieu n’a pas démenti sa réputation d’évènement musical aux multiples facettes.
Quel autre Festival peut en effet proposer dans la seule journée du jeudi 23 août, la monumentale Messe en si de Jean-Sébastien Bach par l’ensemble Akadémia dirigé par Françoise Lasserre et, quasiment au même moment, un concert de musique de chambre par le Trio Wanderer ? Puis, dans la soirée, La Création de Joseph Haydn, alors qu’à la même heure – à Brioude, non loin de là – est proposé un autre concert Bach : les Cantates BWV21, 82,158, 226 et 56 par l’Akademie für alte Musik Berlin…
On retrouve toujours avec plaisir l’Auditorium Cziffra (du nom de l’immense pianiste et initiateur de ce Festival il y a plus d’un demi siècle) quand le Trio Wanderer vient y donner quelques uns de ses « tubes »: le Trio en fa dièse mineur Hob.XV/26 de Joseph Haydn, l’Opus 100 de Schubert et le Trio en la mineur de Maurice Ravel.
C’est ce dernier qui nous aura surtout retenu captifs avec sa Passacaille, sublime mouvement lent introduit par le piano, à pas de loup, en forme de temps suspendu, tout en rêverie et le Final à la belle et rutilante virtuosité, comme un joyeux chant d’oiseau.
Le Trio de Schubert, le fameux « Opus 100 », nous entraîne dans les « effluves » romantiques de ce chef d’œuvre, sans oublier son sublime adagio, musique qui a illustré tant de films.
Trio Wanderer © B.Pichène 2018
Les « Wanderer » (Jean-Marc Philips-Varabédian au violon, Raphaël Pidoux au violoncelle et Vincent Coq au piano), au sommet de leur art, terminent ce concert avec, en bis, la dernière « dumka »du Trio « Dumky » d’Antonin Dvorak.
Le soir, c’est peu dire que Laurence Equilbey était attendue au détour de La Création, le grand oratorio de Joseph Haydn.
Elle a enthousiasmé l’Abbatiale en dirigeant ce chef d’œuvre avec son orchestre « Insula Orchestra », superbe formation sur instruments anciens (qu’elle a créée) et qu’accompagnent un beau plateau de solistes et « son » chœur historique, le magnifique chœur « Accentus » .
Laurence Equilbey traite La Création avec beaucoup de contrastes et de nuances, mais aussi avec ce qu’il faut de puissance sonore, notamment quand « la lumière fut »…!
La Création est un chef d’œuvre qui lui va bien, qu’elle maîtrise parfaitement – tout en puissance et en légèreté – et qu’elle restitue superbement, d’autant qu’elle dispose en Chiara Skirat (dans les rôles de « Gabriel »et « Eve ») d’une soprano rayonnante, interprète qui « domine » quelque peu la distribution également composée de Martin Mitterrutzner, ténor (« Uriel ») et Rafaël Fingerlos, basse (« Raphaël »).
Debussy en une journée par Philippe Cassard
Le vendredi 24 août, au cœur d’une programmation foisonnante et au sein de laquelle il pouvait être difficile de faire son choix, un évènement musical incontournable nous attend, celui de l’exécution en une journée de l’intégrale de l’œuvre pour piano seul de Claude Debussy par Philippe Cassard.
Philippe Cassard © B. Pichène 2018
Ce défi marathonien que s’est lancé pour notre plus grand bonheur Philippe Cassard se répartit en quatre séances de plus d’une heure chacune. Le pianiste a conçu ce récital en quatre mouvements comme « un voyage poétique » et selon un découpage chronologique entrecoupé de « vignettes », à savoir des pièces d’autres compositeurs tels Rameau, Bach, Chabrier, Grieg et même Chopin…
Il nous reçoit dans l’auditorium Cziffra, comme chez lui ; il nous invite à partager avec gourmandise son plaisir d’interpréter les premières pièces de Claude Debussy jusqu’aux ultimes.
Dans ce premier concert, Danse Bohémienne, Suite Bergamasque, Pour le piano, sans oublier Rameau avec sa fameuse Gavotte et ses doubles extraits de la Suite en la mineur, et d’autres pièces.
Le jeu de Philippe Cassard n’est jamais prétexte à spectacle ; notre pianiste est là pour faire partager les chefs d’œuvre, il prend le temps ou plutôt, il nous fait prendre le temps d’écouter, d’entendre Debussy.
Nemanja Radulovic très attendu
Tout à côté, l’Abbatiale accueille l’Orchestre de Bordeaux et son chef Paul Daniel. A vrai dire ils ne sont pas les plus attendus : c’est plutôt le violoniste Nemanja Radulovic qui est au centre de tous les regards. Il est chez lui à la Chaise-Dieu et c’est lui que les festivaliers attendent.
Il est presque l’enfant du pays car il s’est rendu célèbre quand, tout jeune, il remplaça brillamment au pied levé le concertiste indisponible qui était programmé pour l’interprétation du concerto pour violon de Beethoven.
Nemanja Radulovic, l’ Orchestre de Bordeaux dirigé par Paul Daniel © B. Pichène 2018
Il est là pour interpréter quelques pièces de grande virtuosité dont un extrait des Mélodies Tziganes opus 55 d’Antonin Dvorak dans l’arrangement de Fritz Kreisler, un extrait du Lac des Cygnes de Tchaïkovski, et pour terminer la première partie de ce concert, Tzigane, l’œuvre mythique pour violon seul et orchestre de Maurice Ravel.
Le concert se poursuit et se termine avec l’exécution de la Cinquième Symphonie de Tchaïkovski, interprétation honorable à laquelle il manque un peu d’âme, mais qui provoque toutefois l’enthousiasme.
Dans la soirée, avec un programme intitulé Messe à Double Choeur, place au recueillement un peu austère que nous propose l’ensemble Spirito. Il s’agit du nouvel ensemble né de la fusion des Solistes de Lyon dont le chef était Bernard Têtu et le Choeur Britten fondé par Nicole Corti (présente l’an passé) dont cette dernière est désormais la directrice musicale. Le très beau programme proposé est sans concession, et, là aussi, il est reçu par les festivaliers avec enthousiasme.
D’Hildegarde von Bingen, compositrice médiévale, à Franck Martin, compositeur suisse du XXème siècle, en passant par quelques pièces d’Anton Bruckner compositeur autrichien du XIXème siècle, ce programme éclectique et chanté a capella séduit, car il est magnifiquement interprété par les chœurs dirigés par Nicole Corti, dont on se souvient de l’apport musical décisif à la tête de la Maîtrise de Notre-Dame de Paris.
Ensemble Spirito © B. Pichène 2018
Le concert a été placé dans le souvenir du compositeur Pierre Pincemaille disparu cette année (1956-2018) et dont trois pièces sont interprétées par le chœur (Pater noster, Ave Maria, Ave verum).
Ces pièces « contemporaines » sont précédées et suivies de pièces grégoriennes, mais également d’une improvisation au grand orgue de Constance Taillard et de cinq pièces sacrées d’Anton Bruckner: Ave Maria, Christus factus est, O Justi, Virga jesse et un sublime Locus iste.
La seconde partie du concert audacieux, chaleureusement accueilli, est consacré à la Messe à Double Chœur du compositeur suisse Franck Martin. Certains ont été surpris qu’un compositeur protestant, fils de pasteur, puisse composer sur des textes liturgiques catholiques. Mais, comme cela est rappelé dans les notes de programme, Franck Martin a justifié cette entorse à sa propre foi par son admiration pour ces textes qu’il jugeait admirables « esthétiquement » et « psychologiquement »….
Merveilleuse interprétation de cette Messe (l’Agnus Dei est bissé), nonobstant quelques aigus parfois un peu verts, mais qui ne font pas obstacle à l’émotion ressentie ; pièce dont on redécouvre à chaque fois la beauté intérieure dirigée avec intense simplicité par Nicole Corti .
Une belle immersion en musiques, telle est la signature de la 52ème édition du Festival de la Chaise-Dieu 2018 !
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