Massenet à Monte-Carlo : une histoire d’amour qui perdure
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La violoniste lituanienne Dalia Kuznecovaite a été révélée au public international après avoir gagné un Premier Prix et une Médaille d’Or au concours international Henryk Szeryng. Récemment lauréate de la Fondation Banque Populaire, elle a terminé ses études au Conservatoire national supérieur de Paris dans la classe de Svetlin Roussev et se produit régulièrement avec les meilleurs orchestres européens et russes.
Mon amour pour la musique m’a été inspiré par ma mère qui est violoniste.
Depuis ma naissance j’ai été entourée de musique : ma mère donnait des cours de musique à la maison et jouait dans l’orchestre de chambre de Vilnius, où elle m’amenait chaque jour aux répétitions. Très naturellement la musique est devenue une deuxième langue pour moi. A l’age de 2 ans je prenais deux grands cuillères en bois et, en imaginant que c’étaient un violon et un archet, je chantais et j’imitais le jeu de l’instrument.
Deux ans après, j’ai commencé les études de violon dans la classe de Beata Smidtiene à l’école nationale d’art Mikalojus Konstantinas Čiurlionis et à 7 ans j’ai donné mon premier concert avec l’orchestre de la Philharmonie de Vilnius. C’est à ce moment-là que j’ai compris que voulais devenir violoniste soliste.
Cette ambition m’a donc toujours stimulée, même si parfois j’aurais préféré passer mon temps au parc, à jouer avec les autres enfants…
Mon premier séjour à Paris remonte à 2008 : j’avais été fascinée par la beauté et charme de cette ville, que j’avais connu à travers l’art et et la littérature. J’ai ressenti alors un lien très fort et j’ai eu la certitude que j’y vivrais un jour.
Après mes études supérieures en Allemagne, à Cologne dans la classe de Zakhar Bron, et à Rostock dans celle de Petru Munteanu où j’ai eu un master en 2012, j’ai donc décidé de venir en France. Comme une amie m’avait parlé du Conservatoire national supérieur de musique de Paris (CNSMDP), j’ai donc décidé d’essayer de rentrer dans cette institution d’excellence, qui a formé de nombreux artistes de renom, en me préparant avec Boris Garlitsky.
Il est très difficile de comparer les systèmes car les étapes d’apprentissage sont très différentes.
Le système éducatif lituanien est très exigeant : en plus de la formation musicale, j’ai dû suivre d’autres disciplines telles que les mathématiques et les langues étrangères, et cela était si intense que pendant les dernières années je ne dormais que 4-5 heures par jour, d’autant plus qu’en même temps je préparais des concours internationaux.
En revanche, pendant mes études en Allemagne j’ai enfin pu me concentrer sur le violon et travailler avec Petru Munteanu, un excellent professeur, qui m’a préparée pour les concours les plus importants dans ma carrière.
Au Conservatoire de Paris, j’ai eu la chance de suivre régulièrement des cours avec des professeurs tels que Boris Garlitsky et Svetlin Roussev et de préparer mes concerts dans les meilleures conditions possibles.
Grâce aux master-classes organisées pour les étudiants du conservatoire, j’ai également pu découvrir de nouveaux points de vue, jouer devant des musiciens célèbres, et travailler en orchestre avec les plus grands chefs du monde.
Les concours sont à mon avis des moments fondamentaux dans la carrière d’un musicien, car ils permettent de préparer et de jouer des programmes très demandeurs, ce qui développe ainsi la résistance au stress et la capacité de concentration sur le moment présent.
Le moment le plus important de ma carrière a été le concours de Henryk Szeryng, qui se déroule tous les 5 ans à Toluca, au Mexique.
Après une pré-selection par DVD, 24 candidats sont sélectionnés pour affronter 5 épreuves pendant 5 jours.
C’est un concours très fatiguant physiquement et émotionnellement : les résultats des épreuves sont communiqué chaque soir vers 22h, et le lendemain il faut être prêt à présenter un nouveau programme de 45-60 minutes, sans compter la fatigue due au décalage horaire…
Ce concours a été un vrai défi pour moi, même si finalement je me suis retrouvée avec la médaille d’or entre les mains.
Depuis, une nouvelle page s’est ouverte dans ma carrière : j’ai été invitée à jouer au Mexique, aux États-Unis, au Canada, en Chine, etc… j’ai fait ainsi de très belles rencontres et trouvé les managers avec qui je travaille encore aujourd’hui.
J’avais entendu parler de la Fondation grâce à mes amis du Conservatoire. Les concerts ne garantissant pas de salaire régulier, cette bourse a été de grande utilité pour subvenir à mes besoins quotidiens, en me permettant de me concentrer dans la préparation des concerts et des concours.
Tout d’abord, je tiens à dire que c’est un grand honneur d’être nommée lauréate de la Fondation Banque Populaire et de voir mon nom figurer dans la liste des lauréats à côté d’artistes tels que Svetlin Roussev, Amaury Coeytaux, et tant d’autres !
En plus de signifier une très importante évaluation dans ma carrière, devenir lauréate m’a également donné l’opportunité de participer aux concerts qu’elle organise et de collaborer avec des musiciens de très haut niveau.
La Fondation m’a aussi permis de financer la sortie de mon premier disque, ce qui est très important pour un musicien, car à la différence d’autres artistes, comme les peintres par exemple, notre héritage reste intangible.
La sortie de mon premier disque a été une très grande responsabilité pour moi, dans la mesure où je suis très exigeante avec moi-même !
La préparation a été très intense, même si j’en avais déjà l’expérience. Comme les microphones sont très sensibles et capturent chaque petite nuance, il faut faire attention à tous les « petit détails » que l’on ne remarque pas forcément en concert.
Personnellement, je me sens plus à l’aise sur scène, car c’est beaucoup plus vivant et je suis concentrée sur le moment présent ; tandis que dans un enregistrement je suis plus orientée vers le futur, vers la perfection de ce qu’on souhaite devenir « immortel ».
Tout d’abord, j’ai choisi ces compositeurs car je ne souhaitais avoir que du violon solo, ensuite parce que les morceaux, notamment la Partita de Bach et la Sonate n°4 d’Ysaÿe, ont un point commun qui me fascine : la danse.
Au début je voulais appeler le disque » Allemande – Sarabande « , car on retrouve ces deux danses aussi dans la Partita et la Sonate, puis j’ai opté pour « Bach, Paganini, Ysaÿe », afin de mettre en avant les compositeurs.
Il est très difficile d’avoir un répertoire de prédilection, car chaque compositeur est différent et génial à sa manière.
Jouer ou écouter la musique de Bach, par exemple, est pour moi une forme de méditation, tandis que les œuvres de Schubert me fascinent par leur profondeur et leur expressivité, mais je suis également une grande passionnée d’opéra, avec une prédilection pour Wagner…
Avant de jouer le Bailly j’ai eu la chance de jouer des violons qui m’ont été prêtés par des fondations allemandes ou françaises.
C’est mon professeur Svetlin Roussev qui m’a aidé à choisir mon instrument actuel, et en 2015 j’ai enfin pu l’acheter. Mon violon est un instrument français de très grande qualité, dont le son est à la fois magnifique et très puissant. J’en suis ravie !
Deux grandes tournées m’attendent cette année : en juillet je serai en Colombie pour interpréter le Concerto du compositeur mexicain Manuel María Ponce, dédié au violoniste Henryk Szeryng ; puis en octobre je serai en Allemagne pour jouer le Concerto de Dvořák et le Concerto n. 2 de Prokofiev.
Entre-temps j’ai aussi d’autres concerts avec orchestre, dont La symphonie espagnole sous la direction de Thomas Sanderling et un autre grand projet : l’enregistrement de mon deuxième disque, avec Antoine de Grolée, un magnifique pianiste également lauréat de la Fondation Banque Populaire.
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