Vincent Genvrin et l’art de la transcription
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Scènes lyriques en 3 actes, 7 tableaux,
Livret de Constantin Chilovsky et de Piotr Ilitch Tchaïkovski
D’après le roman éponyme d’Alexandre Sergueïvitch Pouchkine
Mise en scène par Robert Carsen.
au Grand Théâtre de Genève les 9, 11, 13, 15 et 17 octobre 2014
Au Grand Théâtre de Genève, le metteur en scène canadien Robert Carsen nous offre un voyage dans la Russie du début du XIXème siècle, avec la sublime production qui remporta un grand succès au MET de New York il y a quelques années et qui vient en Europe pour la première fois.
« Peu importe que mon opéra soit peu scénique et manque d’action. Je suis amoureux de l’image de Tatiana, je suis émerveillé par les vers de Pouchkine » (Tchaïkovski à son frère Modest, Glebovo, le 9 juin 1877).
Eugène Onéguine – qui, en raison de son intimité feutrée, fut baptisée par son compositeur « scènes lyriques » plutôt qu’opéra – est parmi les oeuvres les plus poignantes du romantisme. Sans s’en apercevoir, Eugène, Tatiana, Olga et Lenski, parcourent inexorablement un chemin qui les conduira d’une jeunesse insouciante et prometteuse vers la mort, physique ou spirituelle qu’elle soit. On retrouvera quelques années plus tard, les jeunes protagonistes de la Bohème de Puccini confrontés à un destin similaire, où la mort signera la fin de leurs rêves de jeunesse.
L’histoire tragique des ces quatre jeunes rêveurs, victimes de leurs propres illusions, est aussi celle du compositeur lui-même : Tchaïkovski, de nature pessimiste, estimait que la vie était contrôlée par le « Fatum » et s’identifiait à ses personnages tragiques.
Dans cette scénographie strictement minimaliste, où des troncs de bouleaux cadrent la scène, habillée par quelques meubles et recouverte de feuilles d’automne, les décors fastueux des palais russes laissent la place à des simples lumières qui mènent la narration et illustrent intelligemment l’écoulement du temps, l’évolution du contextee, voire les humeurs des personnages.
C’est là, la pertinence par rapport à l’idée du compositeur : cette mise en scène épurée et raffinée nous plonge dans l’ambiance simple et sincère qu’il préconisait, où seuls les costumes, finement reproduits, nous précisent le contexte historique.
La narration est illustrée de manière équilibrée : sur scène, avec la simplicité du décor et le jeu de couleurs et de contrastes des lumières (particulièrement signifiantes dans la scène du duel) et en contrebas, où l’orchestre dirigé par Michail Jurowski, grand maître du répertoire russe, nous conduit avec assurance à travers les différents épisodes, lieux et saisons.
Quant à la distribution, les quatre jeunes artistes incarnent les rôles principaux en toute adéquation avec la vision de l’œuvre de Tchaïkovski qui, lors de la création en mars en 1879, avait confié l’œuvre aux élèves du conservatoire de Moscou et non à des professionnels plus expérimentés.
La fraîcheur des timbres des voix des ces jeunes artistes rend la production de Génève d’autant plus authentique et poignante. Maija Kovalevska, interprète la très fameuse scène de la lettre avec finesse d’esprit et nous fait croire à l’idéal amoureux auquel Tatiana aspire passionnément. La jeune Olga d’Irina Shishkova, légère et joyeuse ainsi que le Lenski idéaliste d’Edgaras Montvidas respectent l’esprit du livret et du roman. Pour finir, le baryton Michael Nagy réussit à exprimer la misère et à la solitude d’Onéguine, dandy décadent et byronien, qui à la fin prend conscience de son égoïsme et de sa vanité, mais hélas, il est trop tard.
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