De l’art du rébus en musique
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Alors que les visiteurs ont quitté le monument, un fond d’orgue envahit le Panthéon tandis que la silhouette fluette de Grégoire Ichou apparaît devant la poignée de privilégiés venus assister à la répétition générale de sa visite chantée. C’est par l’Hymne du Panthéon de Luigi Cherubini que nous sommes accueillis. La voix du jeune ténor emplit l’édifice de manière impressionnante. Une voix soutenue par l’accompagnement musical provenant d’une petite enceinte sans fils logée dans son sac. Ici, pas de bande-son préexistante, les musiques ont été enregistrées sur différents instruments (dont le piano forte) uniquement pour les visites chantées.
A la fois chanteur lyrique et guide-conférencier, Grégoire Ichou joue sur les deux “tableaux” et tisse des correspondances entre les arts. A travers des commentaires précis et des interprétations d’oeuvres vocales, il dresse des ponts entre Histoire et musique afin de saisir le contexte de création des oeuvres, relève des situations inattendues ou soulève des filiations. Formé au Conservatoire à Rayonnement Régional de Paris, diplômé de la Sorbonne et de l’École du Louvre, ses visites chantées, très documentées, sont le fruit de sérieuses recherches menées notamment à la Bibliothèque Nationale de France.
Après une halte devant l’imposante toile peinte marouflée La Marche d’Attila de Jules-Elie Delaunay, notre guide nous mène au sein de la crypte où reposent 78 personnalités. Devant l’entrée de la sépulture de Victor Hugo, Grégoire Ichou a choisi une mélodie qui nous transporte instantanément en 1885, celle d’Ernest Riché composée pour les funérailles de l’écrivain. Une des Huit Chansons polonaises harmonisée par Poulenc nous conduit ensuite devant la tombe de Marie Curie (de son vrai nom Marie Skłodowska-Curie, d’où le choix de cette oeuvre), “première femme panthéonisée pour ses propres mérites”. Quelques mètres plus loin, nous faisons un arrêt devant le “seul compositeur” admis au Panthéon, Jean-Jacques Rousseau, qui, comme nous le fait remarquer malicieusement notre cicérone moderne, fait face à son ennemi Voltaire.
Grégoire Ichou et le fameux le fameux pendule de Foucault © Mathieu Ichou
Retour au niveau supérieur où nous nous arrêtons devant le fameux pendule de Foucault, prétexte à l’interprétation d’une pièce comique du chansonnier François Lamy, L’Astronome, tandis que le pendule bat la mesure. Non loin de là Grégoire Ichou a repéré une curieuse coïncidence : saviez-vous que Jules-Eugène Lenepveu, peintre qui a réalisé la fresque racontant la vie de Jeanne d’Arc, avait un homonyme, Charles Lenepveu, créateur, quant à lui, de l’oratorio Jeanne d’Arc ?
Pour conclure, le groupe marque une pause devant la Convention Nationale de François-Léon Sicard, monument devant lequel, quelques jours auparavant, Emmanuel Macron avait prononcé un discours pour célébrer les 150 ans de la République. Ce sera cette fois-ci une joyeuse chanson d’Eugène Rosi, La Marianne.
Concernant le répertoire, on peut noter que Grégoire Ichou ne cède pas à la facilité et va piocher ses partitions hors des “portées battues”, exhumant airs d’opéra, hymnes ou chansons comiques… Citons, parmi d’autres, Nos bons gaulois de Gustave Goublier, ou Sainte Geneviève de Paris, de Claude Blanc et Léopold Dauphin, qui fut chanté au cabaret Le Chat noir !
Grégoire Ichou © Sophie Palmier
A quelques kilomètres seulement du Panthéon, la basilique Saint-Denis nous ouvre ses portes pour une première visite inaugurant une série de cinq rendez-vous. Là aussi, la grande Histoire côtoie la petite histoire, le chant grégorien la chanson française et l’opéra bouffe, le tout dans un parcours fluide de près d’une heure et demie. A l’instar du Panthéon, les séquences chantées et les commentaires alternent avec gourmandise. Du Bon Roi Dagobert, aux Cathédrales d’Anne Sylvestre (doté d’un accompagnement au luth !) chanté au coeur de la crypte archéologique tout près de la tombe de Saint-Denis, en passant par un extrait d’une Messe en langue grecque, l’éclectisme attise sans cesse l’attention. La visite nous conduit aussi dans la sacristie, endroit confidentiel, qui regroupe 10 tableaux, soit 10 épisodes-clés de la basilique, et se clôture dans la nef par une surprise musicale dans une position… inattendue. Mais nous n’en dévoilerons pas plus !
Le site internet de Grégoire Ichou
Le site des Monuments nationaux
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