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Le sixième des vingt-huit opéras de Giuseppe Verdi, I due Foscari fut composé en 1844, un an après I Lombardi alla prima crociata (œuvre qui sera donnée par l’Opéra de Monte-Carlo en mars prochain). Malgré quelques faiblesses, notamment une intrigue uniformément sombre et sans évolution des personnages, l’utilisation rigide de la technique du leitmotiv et l’insertion incongrue de couleur locale dans les moments les plus angoissants (le chant des gondoliers), cet opéra brille par sa musique vocale et son orchestration, et est donc un choix excellent pour une présentation concertante.
Plácido Domingo chantait le rôle du doge Francesco Foscari, un homme déchiré entre son devoir politique et son amour filial. A presque 80 ans, Domingo ne cesse de nous émerveiller, tant par son timbre vocal (dont la tessiture est descendue de celle d’un ténor à baryton) que par son impressionnant jeu d’acteur. Dans son air « O vecchio cor che batte » (acte I, sc. 4), par exemple, il a terminé ses phrases par un frémissement émouvant particulièrement convaincant. Le ténor Francesco Meli, dans le rôle du fils Jacopo Foscari, était à tous points à l’égal de son aîné. Sa belle voix chaude et fondante est particulièrement remarquable dans son legato impeccable. Dans ses airs « Dal più remoto esilio » (acte I) et « Notte ! Perpetua notte » (acte II) Meli a traversé toute la gamme des émotions, donnant à ce personnage parfois décrié pour sa passivité lâche face à l’injustice, une complexité inattendue, le montrant à la fois angoissé et clairvoyant, désespéré pour lui-même, mais empathique envers ceux qu’il aime.
Francesco Meli © Victor Santiago
Malgré son titre, I due Foscari n’est pas seulement l’histoire de la relation entre un père et son fils, mais aussi celui de la révolte de Lucrezia, l’épouse de Jacopo, qui essaie de convaincre le Doge d’intervenir pour sauver son fils. Verdi lui donne des airs magnifiques et la fonction de montrer qu’au lieu de se résigner devant l’injustice, il faut la dévoiler et se révolter. Cependant, la soprano Anna Pirozzi n’a pas relevé tous les défis, musicaux et dramaturgiques, de ce rôle. Si elle reste excellente dans des passages agressifs, comme « O patrizi, tremate » du premier acte, elle est moins convaincante lorsqu’elle chante en pianissimo (sa voix perd de l’intensité et devient trop diffuse, particulièrement dans l’aigu). Par ailleurs, à la différence de Domingo et de Meli, elle semblait collée à sa partition et ne s’engageait pas dramatiquement dans son rôle, ce qui est étrange vu qu’il s’agit d’un rôle qu’elle a beaucoup chanté sur scène ses dernières années. Il est probable que nous avons été déçus par sa performance scénique, en raison des attentes générées par sa performance à Monte-Carlo en 2016 dans le rôle d’Abigaille de Nabucco.
Sous la direction enthousiaste du chef d’orchestre Massimo Zanetti, l’Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo a donné l’une des meilleures performances lyriques que nous y avons été donné à entendre, marquée par une réactivité impressionnante aux chanteurs et au chœur. La soirée a été également marquée par le jeu des solistes, comme la clarinette solo Anaïs Audigé, qui a joué le leitmotiv de Jacopo, entendu dans l’ouverture et à plusieurs reprises tout au long de l’opéra, avec la plus grande expression. Le prologue du deuxième acte, qui consiste en un duo entre un altiste et un violoncelliste, a été si bien joué par Federico Hood et Thierry Amadi, deux tiers du Trio Goldberg, que le chef Zanetti a renoncé à les diriger.
Opéra de Monte-Carlo © 2020 – Alain Hanel – OMC
Dans cette crise sanitaire, l’Opéra de Monte-Carlo est l’une des seules maisons d’opéra qui continue à fonctionner. Jusqu’ici leur saison se déroule dans la vaste Salle des Princes du Grimaldi Forum, bien qu’un retour à la beaucoup plus intime Salle Garnier est prévu pour le mois de janvier. Les précautions sanitaires étaient strictes : prise de température lors de l’arrivée, port du masque obligatoire tout au long de la soirée, et condamnation d’un siège sur deux dans la salle. Néanmoins, les pratiques semblaient parfois peu logiques. Alors que les musiciens de l’orchestre (à part les vents, naturellement) jouaient masqués, et que même les solistes vocaux sont entrés en scène masqués, avant d’enlever leur masque pour chanter, les quelques cinquante choristes, placés tout de suite derrière l’orchestre, ne portaient pas de masques entre leurs morceaux. La soirée fut un succès, et a donné envie aux spectateurs de revenir pour la suite de cette saison qui promet d’être exceptionnelle.
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