Vincent Genvrin et l’art de la transcription
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Mardi 3 décembre, la Chapelle Royale de Versailles resplendissait d’œuvres composées sous les règnes de Louis XIV et Louis XV et plus particulièrement celles de ses organistes-compositeurs. Une soirée qui marquait aussi le lancement du dernier album de l’organiste Jean-Baptiste Robin consacré à Dandrieu.
Voilà 10 ans que Jean-Baptiste Robin est titulaire par quartier de l’orgue de la Chapelle Royale de Versailles aux côtés de Michel Bouvard, Frédéric Désenclos et François Espinasse. Artiste à la carrière internationale, l’organiste est aussi professeur au Conservatoire à Rayonnement Régional de Versailles et actuellement en résidence au Oberlin Conservatory of Music aux USA.
Déjà auteur d’enregistrements consacrés à Louis Marchand (Triton) et François Couperin (Naxos) sur l’orgue François-Henri Clicquot de Poitiers, Jean-Baptiste Robin vient de faire paraître un opus consacré à Jean-François Dandrieu dans la collection Château de Versailles Spectacles. L’occasion de proposer un concert de lancement accompagné du trompettiste David Guerrier et du percussionniste Laurent Sauron. Un programme brillant autour de l’orgue conçu initialement par le facteur Robert Clicquot – reconstitué dans les règles de l’art par Jean-Loup Boisseau et Bertrand Cattiaux en 1994 – et de ses illustres organistes.
L’orgue de la Chapelle Royale © Julien Bordas
En ouverture, la célèbre Marche des turcs et ses doubles de Jean-Baptiste Lully, adaptée ici par Jean-Baptiste Robin pour orgue et percussions, exploite à merveille la palette sonore des jeux de l’orgue, et en particulier lorsque se déploient d’inventives variations. Le ton est donné !
Organiste de la Chapelle Royale par quartier sous Louis XIV aux côtés de Nivers, Thomelin et Buterne, Nicolas Lebègue a laissé trois Livres d’orgue dont sont extraites les pièces Prélude, Duo, Fugue, Echo jouées ce soir, suivies d’une pièce de genre : Les Cloches. Des oeuvres qui font chanter véritablement l’instrument et qui mettent en valeur des timbres si chers à Lebègue.
Jean-Baptiste Robin est ensuite rejoint par David Guerrier qui ravive les couleurs de la Sonata Prima de Giovanni Buonaventura Viviani sur trompette baroque, l’une de ses spécialités. Impossible alors de ne pas songer au duo Maurice André et Marie-Claire Alain dont les deux musiciens perpétuent la tradition avec panache.
Unique pièce contemporaine du concert, le Solo n°1 extrait des Trois Solos du concertiste – composé pour un orgue classique français au tempérament mésotonique – s’insère tout naturellement dans le programme. Écrit à une seule voix, ce solo aux premières mesures énigmatiques reste un moment marquant du concert car son style très moderne vient s’inscrire dans une esthétique instrumentale historique, et lui confère ainsi un écho unique.
Pour la suite, Jean-Baptiste Robin a convié la figure d’un autre organiste ayant officié à la Chapelle Royale : Louis Marchand (nommé par Louis XIV, sans concours !). Il enchaîne ainsi un Plein Jeu à six voix, une Tierce en taille, une Basse de trompette, et un Te Deum, qui révéleront, entre autres, la brillance et la plénitude des mixtures ainsi que le mordant du jeu de trompette.
Trompette et percussions rejoignent ensuite l’orgue pour une oeuvre resplendissante de Michel-Richard de Lalande : Concert de Trompettes pour les Fêtes sur le canal de Versailles, dont la partition entre en résonance avec l’histoire du Château de Versailles (notons que De Lalande fut sous-maître de la Chapelle Royale).
CD Dandrieu Magnificats, Jean-Baptiste Robin
Claveciniste brillant et organiste à Versailles à partir de 1721, Jean-François Dandrieu a laissé quant à lui un patrimoine organistique de premier plan. Ce soir, Jean-Baptiste Robin s’intéresse au premier livre d’orgue avec le Magnificat du deuxième ton (pièces gravées sur le CD “Dandrieu – Magnificats” dans la collection Château de Versailles Spectacles) qui précédera le Noël : Bon Joseph écoutez-moi. Du solennel Plein Jeu aux délicats Trio et Récit de Nazard, de la Basse de Cromorne au timbre unique (conduit avec raffinement) au Dialogue final exaltant les différents plans sonores, l’organiste assure une restitution fidèle et démontre une science de l’ornementation aiguisée.
Enfin, Louis-Claude Daquin, qui succéda à Dandrieu à la Chapelle Royale, conclut le récital avec le Noël X, un bijou du genre agrémenté de la trompette et des percussions. En bis, nous sommes gratifiés des Sauvages de Rameau, ici avec les trois musiciens, puis un Offertoire de Dandrieu de 1705 que l’organiste a déjà prévu au programme d’un prochain disque.
A travers ce concert lumineux, ponctué par les interventions de la trompette de David Guerrier et les percussions de Laurent Sauron, Jean-Baptiste Robin a su défendre l’héritage d’un art, celui d’Organiste du Roy, en rendant un vibrant hommage à ses prédécesseurs.
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