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Créé en 1939, le Concours de Genève est l’un des plus prestigieux concours internationaux de musique classique. En parallèle de la finale du Prix de Composition 2017, s’est tenu du 23 novembre au 3 décembre le Festival des Lauréats, une série de concerts exceptionnels mettant le chant à l’honneur. Pour la soirée « Voix et Quatuor » du 24 novembre au Bâtiment des Forces Motrices, le Vision String Quartet, la mezzo-soprano Marina Viotti et le pianiste Todd Camburn ont eu carte blanche pour nous emmener hors des sentiers battus.
Avec leurs brillantes interprétations de Bartok et Beethoven, le Vision String Quartet a remporté non seulement le 1er Prix du Concours de Genève 2016, mais aussi tous ses prix spéciaux : le Prix du Public, le Prix du Jeune Public et le Prix Coup de Coeur Bréguet. Grâce à cette dernière distinction, ils viennent d’enregistrer un disque Ginastera/Bartok/Shostakovich qui leur sera remis dans la soirée.
Pour ce concert, les jeunes quartettistes berlinois ont choisi d’interpréter le Quatuor en sol mineur de Claude Debussy – debout et sans partition, comme à leur habitude. Dès les premières mesures, leur énergie vitale nous emporte. Tout au long de la pièce, la cohérence et la précision de leur lecture forcent l’admiration. Chaque intention musicale et chaque mode de jeu sont mis en relief, faisant ainsi apparaître une succession d’images sonores aussi limpide qu’éblouissante.
Le Vision String Quartet interprète le Quatuor de Debussy © Anne-Laure Lechat
Accompagnée par Todd Camburn au piano, Marina Viotti (3ème prix du Concours de Genève 2016) a poursuivi avec un florilège de mélodies françaises. Très naturelle sur scène, elle a su créer une proximité immédiate avec le public, expliquant sa sélection avec humour. La vie antérieure d’Henri Duparc, le Paon de Maurice Ravel, Le travail du peintre: Chagall de Francis Poulenc, ou les Mélodies Persanes de Camille Saint-Saëns sont pour elle autant de prétextes pour se glisser dans la peau de personnages hauts en couleur. Dans un registre plus intimiste, son excellente diction lui permet de trouver le ton juste pour exprimer le désespoir d’une femme délaissée par son amant : la Chanson perpétuelle de Charles Cros mise en musique par Isabelle Aboulker en 2011 (Nocturne) bouleverse par sa simplicité.
Plus de cent ans auparavant, Ernest Chausson avait mis en musique ces mêmes vers d’une tout autre manière. C’est justement autour de la Chanson perpétuelle op.37 pour soprano, quatuor à cordes et piano que les six musiciens vont finalement se rencontrer. Le résultat est très réussi, même si on imagine qu’avec un peu plus de temps de préparation, ils auraient pu aller encore plus loin dans la maîtrise des contrastes et l’expressivité.
Le Vision String Quartet et Marina Viotti sont connus pour leur éclectisme musical. La deuxième partie du concert fut une magnifique occasion pour eux de laisser libre cours à leur imagination et de dévoiler d’autres facettes de leurs personnalités.
La présence scénique et la finesse d’esprit de Marina Viotti font merveille dans les chansons de cabaret (Je ne t’aime pas de Kurt Weill, Johnny de Benjamin Britten ou Song of Black Max de William Bolcom). Et son interprétation particulièrement émouvante de la Chanson des Vieux Amants de Brel finit de nous convaincre qu’elle sait chanter la vie.
© Anne-Laure Lechat
Le Vision String Quartet, lui, s’est mué en groupe de jazz/rock déjanté. De Gershwin à leurs propres compositions, ils traversent les styles, explorent les sonorités avec autant d’aisance que de plaisir. Les archets se transforment en baguettes de batterie, les violons en guitares, le violoncelle en contrebasse. Et les solos ébouriffants se succèdent sur cette base rythmique aussi insolite qu’efficace.
Est-ce cette ouverture vers d’autres musiques qui procure à ces artistes leur énergie et leur liberté de jeu si particulières dans le répertoire classique ? Est-ce parce qu’ils aiment le jazz qu’ils sont si convaincants dans Debussy, Ravel ou Poulenc ? Ne serait-ce pas plutôt le contraire ?…
Le brusque déclenchement d’un stroboscope coupe court aux interrogations et achève d’électriser la salle. Et lorsqu’une batterie et une contrebasse arrivent réellement sur le plateau pour le final, on se prend à rêver d’un « troisième set », où de folles improvisations pourraient se prolonger tard dans la nuit.
Final du concert © Anne-Laure Lechat
72e Concours de Genève
VOIX ET QUATUOR
Vendredi 24 novembre- 20h- BFM
Marina Viotti, mezzo-soprano, 3ème Prix 2016
Vision String Quartet, 1er Prix 2016
Jakob Encke, Daniel Stoll, violons
Sander Stuart, alto
Leonard Disselhorst, violoncelle
Todd Camburn, piano
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