Livret de mise en scène du Bal masqué de Giuseppe Verdi © Classicagenda

Faire revivre les livrets de mise en scène

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Classicagenda consacre un dossier aux livrets de mise en scène, dont l’usage a disparu depuis un siècle mais dont la redécouverte peut servir la création.

L’opéra est le lieu unique où musique, chant, théâtre, littérature, arts visuels et danse se réunissent. Au fil du temps, certains aspects ont primé sur d’autres : les thèmes, les compositeurs, la virtuosité des chanteurs, les effets spéciaux. Aujourd’hui, le genre a perdu ses lettres de noblesse et les compositeurs ne lui accordent plus le crédit qu’il avait il y a quelques siècles. C’est désormais la mise en scène qui catalyse l’attention des spectateurs, suscite le débat et sert le renouvellement du répertoire : l’art de la mise en scène est désormais le moteur de la création opératique.

Il n’y a pas si longtemps, pourtant, la mise en scène était solidement attachée à la partition : décrite, rédigée sur un livret, elle faisait partie de l’œuvre au même titre que le libretto. Pas question de créer : elle était bien souvent pensée comme définitive. Que savons-nous de ces livrets scéniques aujourd’hui ? Et que peuvent-ils apporter à la création scénographique contemporaine ?

 

“Depuis 2008, le Palazzetto Bru Zane a pour vocation de favoriser la redécouverte du patrimoine musical français du grand XIXe siècle (1780-1920), valorisant un répertoire qui reste encore, en large partie, méconnu. Les actions culturelles du Palazzetto se concrétisent sur divers fronts : la pédagogie, la programmation de concerts à thèmes ou autour d’un compositeur, l’édition de livres et de disques et la recherche. Cette dernière est articulée essentiellement en deux chantiers : biographiques, prenant soin de faire connaître les œuvres et les écrits de compositeurs oubliés, et thématiques.

Le chantier consacré aux livrets de mise en scène des créations lyriques parisiennes (1830-1930), dirigé par Rémy Campos, Michela Niccolai et Pierre Sérié aborde la composante visuelle de l’opéra à partir de productions célèbres qui ont été fixées sur un support papier : le livret scénique. Loin de constituer seulement une immense réserve de productions historiques, ces documents permettent une meilleure compréhension des rouages des pratiques de la production théâtrale, ainsi que du rayonnement des productions parisiennes en France et à l’étranger.

Mieux connaître les mises en scène des créations ou des reprises significatives peut également favoriser la compréhension de la partition, tant pour des productions historiques, que pour de nouvelles réélaborations scéniques respectueuses de la dramaturgie musicale.”

Michela Niccolai pour Classicagenda, le 10 février 2016

 


À la découverte des livrets de mise en scène

La musicologue Michela Niccolai a consacré une partie de sa carrière à la redécouverte et la valorisation de ces précieux objets dramaturgiques que sont les livrets scéniques. Elle a accepté de diriger le dossier que Classicagenda leur consacre, et qui comporte :

– un entretien avec Alexandre Dratwicki, directeur scientifique du Palazzetto Bru Zane ;

– un entretien avec Michela Niccolai sur la production théâtrale au XIXe ;

– un panorama des metteurs en scène et régisseurs qui ont marqué le XIXe siècle, par Michela Niccolai ;

– un entretien avec Laurence Lamberger-Cohen, directrice de la Réunion des Opéras de France, à propos du tout nouveau Portail des Opéras de France, qui concentrera tous les documents liés aux productions d’opéra et favorisera ainsi la recherche ;

– un portrait de l’opéra-comique de la fin XIXe à travers les grands rôles féminins avec Agnès Terrier, dramaturge de l’Opéra Comique, interviewée par Frédéric Hutman à l’occasion de l’exposition « De Carmen à Mélisande, drames à l’Opéra Comique » (mars 2015) ;

– une proposition d’écoute à la découverte des créatrices de rôle des opéras du XIXe et XXe siècle.

 

Parallèlement à sa formation en chant lyrique, Cinzia Rota fréquente l'Académie des Beaux-Arts puis se spécialise en communication du patrimoine culturel à l'École polytechnique de Milan. En 2014 elle fonde Classicagenda, afin de promouvoir la musique classique et l'ouvrir à de nouveaux publics. Elle est membre de la Presse Musicale Internationale.

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