Françoise Levéchin-Gangloff : le solfège, clé de voûte de la liberté musicale
Titulaire de l’orgue de l’église Saint-Roch à Paris, Françoise Levéchin-Gangloff a transmis aux étudiants musiciens le goût de la formation musicale […]
Étant originaire de Nice, j’ai débuté le violon au Conservatoire Régional de Nice avant de monter au Conservatoire Régional de Paris dans la classe de Suzanne Gessner. Puis, je suis entrée à treize ans au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris et ai intégré la classe de Patrice Fontanarosa avant de poursuivre avec Roland Daugareil. Par la suite, j’ai obtenu mon master de violon en même temps que mon baccalauréat. J’ai souhaité faire des études à l’université en suivant le parcours de musicologie à la Sorbonne. Ceci m’a beaucoup apporté car aujourd’hui, dans mon travaille de quartettiste, je suis amenée à lire de nombreux documents musicologiques.
Ayant d’abord envisagé une carrière de concertiste et de violon solo dans plusieurs orchestres (je collabore régulièrement avec l’ensemble Double Sens de Nemanja Radulovic, mais aussi avec le Balcon de Maxime Pascal), je me suis ensuite rendu compte que je préférais jouer en étant entourée. C’est la raison pour laquelle je me suis très vite intéressée au quatuor.
Dans cette formation, j’ai eu la chance de pouvoir travailler avec plusieurs grands quatuors et nous avons obtenu un master dans cette discipline dans la classe de Jean Sulem et de François Salque. Enfin, j’ai effectué un perfectionnement dans la classe de Patrice Fontanarosa à la Schola Cantorum.
Par ailleurs, je suis membre de l’European Chamber Music Academy (ECMA), dont le fondateur est Hatto Beyerle, issu du quatuor Alban Berg. Hatto Beyerle est pour nous un mentor car il a formé plusieurs quatuors de renom (quatuor Hagen, quatuor Ebène, quatuor Belcea).
Tout d’abord, le répertoire. En effet, étant plus jeune, je n’ai que rarement écouté des œuvres pour quatuor. Or cette formation est vraiment fascinante car extrêmement riche. De plus, cette formation permet d’échanger avec d’autres musiciens. Il me semble que le quatuor est une formation idéale pour travailler intimement avec ses partenaires et respecter la musique de chambre. Mais les possibilités d’un quatuor permettent également d’obtenir des sonorités proches d’un petit orchestre.
La musique est importante pour moi à partir du moment où l’on peut facilement la partager. Le désir de monter le quatuor Métamorphoses s’est fait au travers de rencontres avec des musiciens talentueux. Au début nous pensions monter un quatuor d’amateurs. Mais, après avoir été repérés par plusieurs artistes de la scène internationale, nous avons vraiment décidé de nous professionnaliser. Cette étape a pris un peu de temps car le quatuor n’était pas entièrement stabilisé.
Aujourd’hui, en dehors des concerts dans les lieux habitués à la musique classique, il nous arrive d’en donner dans des zones d’éducation prioritaire afin d’amener un public large à la musique classique.
Le Quatuor à cordes Métamorphoses © DR
Le temps du confinement a été très compliqué pour l’ensemble du quatuor. En effet, nous n’avons pu travailler que individuellement durant cette période. Le contact humain nous a réellement manqué, tout comme le plaisir de se retrouver pour découvrir de nouvelles partitions.
Néanmoins, ce temps a aussi eu des effets bénéfiques. Nous avons pu approfondir des traités musicaux et des recueils. En effet, lorsque nous abordons une oeuvre, nous apprécions en connaitre le contexte historique, mais aussi en savoir plus sur le compositeur et sur le ou les éventuel(s) dédicataire(s).
Par ailleurs, nous avons eu cette chance inouïe d’avoir des conférences ECMA régulièrement, ce qui nous a beaucoup apporté. Les thèmes de ces conférences étaient vraiment variés ( « le timing en musique », « vivre la musique à distance ») et je suis certaine que nous avons tous appris quelque chose pour notre quatuor et nos carrières musicales.
Ce sont avant tout les organisateurs du festival qui nous ont proposé de nous produire à Versailles cet été. Nous avons accepté leur proposition avec grand plaisir, plus encore après la période de confinement que nous avons vécue.
Tout d’abord, au sein du quatuor Métamorphoses, il me semble important de dire que chacun des membres a son mot à dire. Nous nous accordons ainsi une grande marge décisionnelle entre nous notamment sur le choix des programmes et des œuvres. Pour moi, le quatuor doit davantage ressembler à une petite famille plus qu’à une petite société bien hiérarchisée. Même si, je dois l’avouer, le poste de premier violon me laisse parfois un peu plus de fantaisie (ce qui demande aussi une grande souplesse et une force d’adaptation de la part de mes collègues). Mais je dirais tout de même qu’il faut être continuellement à l’écoute de ses confères pour parvenir à un résultat qui puisse être le plus satisfaisant pour le public.
A vrai dire, de nombreux projets sont encore tributaires des conditions sanitaires liées à l’épidémie de Covid 19 en France comme à l’étranger. Nous avons, à courte échéance, l’intention de nous produire en Allemagne et en Autriche. Par ailleurs, nous sommes aussi en contact avec un agent italien qui pourrait, à terme, nous donner de nouvelles opportunités. Mais honnêtement, il faudrait que la vie puisse reprendre plus paisiblement son cours pour que nous puissions avoir d’autres projets sur le long terme.
En attendant, nous profitons de cette année pour nous concentrer sur de futurs enregistrements et avons pour ambition de passer des concours, ce qui nous permettrait d’avoir plus de visibilité à l’international par la suite.
Le quatuor Métamorphoses sur Proquartett
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