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Le Théâtre des Champs-Elysées affichait complet samedi soir, bien sûr, dans le respect des distanciations sanitaires. Visiblement ému par la présence de tant de monde, le directeur du théâtre Michel Franck, marqué par des mois difficiles, est venu en introduction du concert, présenter la soirée en quelques mots et remercier sincèrement le public de sa présence.
Puis un présentateur, Nicolas Lafitte, prend la parole avec une bonne humeur un peu surjouée pour présenter les artistes et animer les changements de plateaux, tantôt seul, tantôt avec une des artistes, à la manière d’une émission de variété télévisée. Ça commence mal, car c’est justement pour échapper à la télévision que nous allons au concert, mais l’auteur des excellentes vidéos pédagogiques de l’Orchestre de chambre de Paris fait sourire et a le mérite de ne pas s’éterniser.
Le concert s’ouvre alors avec le Concerto pour piano n°24 de Mozart, une œuvre tardive du compositeur datant de 1786. Contrairement à la joie de vivre et à l’espièglerie mozartienne que nous promet le présentateur, la couleur générale de ce concerto est plutôt dramatique. C’est un des seuls concertos de Mozart composé en mineur, et il exprime les difficultés de l’homme (et du compositeur), à maîtriser sa vie et à lui donner du sens. Sa récente adhésion à la loge viennoise de la Bienfaisance et à l’esprit des Lumières y serait-elle pour quelque chose ? En tout cas si ce concerto est sombre, il est d’une inventivité et d’une unité magistrale. La jeune pianiste Marie-Ange Nguci en offre un très belle interprétation, mélange de délicatesse et de détermination, montrant dès les premières notes, une parfaite maîtrise de ce beau concerto, avec une intériorité et une maturité bien supérieure à son âge.
Le concert prend de la vitesse avec le concerto de Hummel pour trompette, avec l’elfique , véritable fée de la trompette. Petite, agile, elle est pieds nus sur scène dans une longue robe légère d’un gris-bleu scintillant. Son jeu est absolument impeccable, virtuose et véloce, elle joue comme un vif argent en dansant presque tant elle vit intensément la musique, parfaitement à l’aise sur scène. Aucun bruit ne parasite la pureté du son de sa trompette. Elle subjugue par tant de pétillance, un vrai bain de jouvence.
Marzena Diakun dirigeait l’Orchestre de chambre de Paris © Lukasz Rachjert
Après une courte pause sans sortie, la seconde partie s’enchaîne avec les bouillonnantes danses de Galanta de Zoltan Kodaly, une pièce en un seul mouvement de 1933. Galanta est une ville de Slovaquie Orientale dans laquelle Zoltan Kodaly a vécu vers la fin des années 1880 et où il avait été marqué par un célèbre orchestre tzigane. La cheffe polonaise s’enflamme dans ce répertoire avec une gestuelle précise et efficace. Déjà très expérimentée, Marzena Diakun est lauréate de plusieurs concours internationaux et cheffe invitée dans de nombreux orchestres dont plusieurs français comme l’Orchestre Philharmonique de Radio France et l’Ensemble Intercontemporain. Avec l’Orchestre de chambre de Paris, elle donne une saveur exquise à ces danses aux lointaines réminiscences tziganes.
Marie Perbost © DR
Pour conclure ce concert panaché, nous entendons coup sur coup deux merveilleuses jeunes sopranos. Tout d’abord, la lumineuse Jodie Devos dans « Salut à la France » extrait de l’opéra comique La Fille du Régiment de Gaetano Donizetti. Et quand Jodie chante « Salut à la France ! à les beaux jours ! A l’espérance ! A mes amours !… » sa virtuosité et la clarté de son timbre emballent le public. Elle est suivie par Marie Perbost, absolument phénoménale de présence, de précision dans la diction et de truculente comédie, qui livre un Air des Bijoux du Faust de Charles Gounod d’anthologie. Le concert s’achève sous les bravos et les bis et ce sont des visages radieux qui repartent de cette soirée au programme si inhabituel dans sa construction, mais si galvanisant par sa fraîcheur et sa vitalité.
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