Vincent Genvrin et l’art de la transcription
Sous les doigts de Vincent Genvrin, l’orgue de Radio France se prête à l’art de la transcription. Sur cet enregistrement, […]
Du 12 au 17 février, la Maison de la Radio consacrait son festival de musique contemporaine Présences au compositeur allemand Wolfgang Rihm. Le concert d’ouverture proposait notamment une création française de Hugues Dufourt et une création mondiale de Martin Matalon, la nouvelle oeuvre pour piano solo de Rihm n’ayant pas pu être achevée à temps.
Après Thierry Escaich en 2018, au tour de Wolfgang Rihm de faire l’objet d’un portrait musical au sein de l’auditorium de Radio-France. Riche d’un catalogue exceptionnel d’une extrême diversité (près de 400 oeuvres), le compositeur – qui fut élève de Karlheinz Stockhausen à Cologne, Klaus Huber et Hans Heinrich Eggebrecht à Fribourg – reçut en outre de nombreux prix pour ses créations. Parmi ses inspirations ? Boulez, Feldman, Varèse, Lachenmann, Debussy, mais aussi la littérature et la philosophie. “J’ai la vision d’un grand bloc de musique qui est en moi. Chaque composition est à la fois une partie de ce bloc et une physionomie précise à sculpter.” indique le compositeur au sujet de son langage.
Rihm étant souffrant – ce qui l’empêcha aussi d’assister au festival – ce sera donc le Klavierstück n° 5 pour piano solo (Tombeau) que Bertrand Chamayou défendra avec puissance lors du concert d’ouverture, en lieu et place d’une nouvelle oeuvre pour piano solo. Comme à son habitude, une technique infaillible et une musicalité pleinement ressentie viennent transcender cette partition singulière. Klavierstück n° 5 est construite autour de la note Do, du début jusqu’au martèlement final où des silences viennent donner davantage de solennité à une oeuvre orageuse.
Bertrand Chamayou © Christophe Abramowitz / Radio France
Pour rester dans la thématique, L’éclair d’après Rimbaud, une pièce de Hugues Dufourt, sera ensuite donnée en création française. Deux pianos, tenus par Vanessa Benelli Mosell et Sébastien Vichard et deux percussions, avec Adélaïde Ferrière et Florent Jodelet, constituent l’effectif. Le poème récité en amont par Sébastien Vichard introduit sobrement la pièce. Un texte traduisant l’état d’esprit chaotique dans lequel se trouvait l’auteur suite à sa rupture avec Verlaine.
Les pianistes doivent faire preuve de virtuosité pour répondre aux exigences d’une oeuvre à l’allure saccadée, chancelante, marquée par des accélérations et des instants de répit. Au fil de la partition, les percussions diffusent leurs effusions métalliques – à l’instar d’un frottement d’archet sur une cymbale pour produire une matière sonore plus riche – venant résonner avec les timbres des pianos. Une longue marche sonore “secouée de soubresauts et repliée sur elle-même” qui viendra s’éteindre dans une extrême douceur, dans “un silence anormal” détaille le compositeur.
Bertrand Chamayou © Christophe Abramowitz / Radio France
Refrain de Karlheinz Stockhausen attendait le spectateur après l’entracte. Un Refrain qui reviendra 6 fois au cours de la pièce. Ses différents emplacements dépendent d’ailleurs du choix des interprètes et en font ainsi une pièce unique. L’exécution est liée aux sons des accords précédant ou suivant le refrain. Trilles, glissandi et mélodies viennent donc prendre la couleur de l’instant puis influent sur les mesures suivantes. Un jeu instrumental fascinant ponctué par des “claquements de langue et des phonèmes” lancés par les interprètes et couplés aux attaques. Florent Jodelet aux percussions, Bertrand Chamayou au célesta amplifié et Vanessa Benelli Mosell au piano font preuve d’un investissement convaincant au point de nous tenir en haleine jusqu’aux notes finales.
En création mondiale et commande de Radio-France, la dernière pièce du programme intitulée Atomizacion, Loop & Freeze de Martin Matalon, pour trois pianos et trois percussions, était très attendue et a tenu ses promesses. Aux pianos, on retrouve Bertrand Chamayou, Vanessa Benelli Mosell et Sébastien Vichard, aux percussions – très fournies -, Florent Jodelet, Adélaïde Ferrière et Eve Payeur, le tout sous la direction du compositeur argentin.
Un enchaînement de sept sections caractérisées selon l’auteur par “une articulation du temps, un traitement de la ligne, une idée formelle et une dynamique”. Ici, les frontières entre pianos et percussions s’estompent au point d’en confondre les sonorités. Les pianistes se font percussionnistes lorsqu’ils pincent les cordes de leur instrument où les frappent à l’aide d’un petit marteau ! Quant à la disposition des musiciens, elle élargit l’espace sonore de manière optimale en instaurant une vibration grisante entre les instruments. Le calme de la dernière section qui suit un déferlement impétueux conclut cette pièce aux timbres scintillants et aux reflets lumineux. Une expérience sonore et musicale concluante !
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