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Le « Belvédère », à Montfort-l’Amaury, a été la maison de Maurice Ravel de 1921 jusqu’à sa mort en 1937. Le Boléro, le Concerto pour la main gauche et L’Enfant et les Sortilèges, entre autres, y ont été composés. La maison est aujourd’hui un musée. Mme Claude Moreau nous a fait visiter les lieux et nous en a dévoilé l’histoire.
« Ravel est venu s’installer ici en 1921, nous raconte-t-elle. En 1920, lorsque son oncle meurt, il inscrit sur son testament ses deux neveux, Maurice et son frère Édouard. C’est avec cet argent que Ravel achète cette maison : il n’aurait sans doute jamais pu acheter une pareille maison avec ses seuls droits d’auteur… »
Il demanda à une amie, fille de Jean Marnold, célèbre critique musical qui soutenait Ravel, de trouver « une bicoque à la campagne » où il pourrait travailler au calme sans trop s’éloigner de Paris. C’est ici, au Belvédère, qu’il compose ses deux concertos pour piano, la sonate pour violon et piano, L’Enfant et les Sortilèges, l’orchestration des Tableaux d’une exposition, celle du Carnaval de Schumann et le fameux Boléro.
Il décore sa maison dans la mode de l’époque. « Il aurait été un architecte formidable ! », nous dit Claude Moreau. Des estampes japonaises d’Utamaro et d’Hiroshige rappellent l’intérieur de la maison de Monet à Giverny. Plus récemment, les propriétaires ont réaménagé le jardin, lui donnant un côté japonais qui n’aurait sûrement pas déplu à leur prestigieux prédécesseur. Quant au superbe service de porcelaine et d’argenterie, il fut offert à Ravel par Ida Rubinstein, la célèbre danseuse russe, un peu farfelue et mystique, pour laquelle Ravel composa le Boléro…
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Tout ici respire l’atmosphère dans laquelle Ravel composa ses œuvres. Une atmosphère Belle Epoque, entre impressionnisme langoureux et modernité galopante. « Ravel s’intéressait beaucoup aux choses modernes ! Cela n’est pas ce que l’on ressent le mieux au Belvédère, mais il était fasciné par l’industrie », nous apprend Claude Moreau. Quand il partit en 1905 sur le yacht L’Aimée avec Misia Sert, en passant au large d’une usine, il écrivit dans une lettre : « Ce qui est gravé dans ma mémoire, ce sont ces bruits venant de cette usine. Cette merveilleuse symphonie des courroies et des sifflets et des formidables coups de marteaux qui vous enveloppent. Tout ceci est musical. J’ai l’intention de m’en servir ». Notre guide commente : « Inutile de vous dire que pour le Boléro, il s’en est servi. C’est évident. »
« Cette merveilleuse symphonie des courroies et des sifflets et des formidables coups de marteaux qui vous enveloppent. »Dans ce jeune XXe siècle de l’entre-deux-guerres, il voyage pendant quatre mois en Amérique et y rencontre Gershwin. Ils nourrissent une admiration réciproque : quand Gershwin manifeste le souhaite de prendre des leçons auprès de lui, Ravel de lui répondre qu’il ne sait pas, lui, gagner sa vie, et que c’est à l’Américain de lui donner des leçons !
Si le côté industriel de Ravel échappe à l’atmosphère du Belvédère, Claude Moreau est là pour nous rappeler que son humour, au contraire, y a laissé son empreinte. Il peuplait sa maison de petits objets amusants, n’hésitait pas à faire rire ses invités en feignant de ne pas s’intéresser à la musique, et remplissait ses partitions de petits traits d’esprit. Dans L’Enfant et les Sortilèges, nous dit-elle, sa musique n’est pas douce : la tendresse se mêle à la colère, de la même manière que le jazz se mêle à l’impressionnisme. « Ces mélanges font l’alchimie de sa musique », conclue-t-elle. Comme ici, au Belvédère, où son univers enfantin et drôle côtoie l’élégance de ses goûts.
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