Vincent Genvrin et l’art de la transcription
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Dans le cadre du rapprochement entre la Médiathèque Musicale Mahler et la Fondation Royaumont, Stéphanos Thomopoulos s’est vu confier l’élaboration d’une réédition des œuvres pour piano seul de Iannis Xenakis. Pendant le week-end dédié à Voix Nouvelles au festival de Royaumont, le pianiste a donc présenté un programme autour du grand compositeur grec.
17h20, le concert de Stéphanos Thomopoulos va bientôt commencer.
Étonnamment, au lieu de s’affoler pour prendre place dans la charmante salle de la charpente de l’abbaye de Royaumont, le public se concentre à l’entrée.
En effet, des vitrines ont attiré leur attention : à l’intérieur on peut observer des partitions écrites à la main par Xenakis (dont une « graphique ») et d’autres annotées par le pianiste Claude Helffler, grand défenseur du compositeur grec.
Cette exposition a été conçue et réalisée par Alena Parthonnaud, documentaliste à la Médiathèque Musicale Mahler, à l’occasion de la nouvelle édition commandée à Stéphanos Thomopoulos, des pièces pour piano seul de Xenakis. Rien de mieux pour se mettre dans l’ambiance du concert pour les auditeurs, qui finalement rentrent dans la salle.
Pour ce concert, Thomopulos a souhaité mettre Xenakis en relation avec ses prédécesseurs, comme Chopin, Debussy, Ravel et Janáček, mais également avec la musique contemporaine. Nous retrouvons donc au programme Alessio Silvestrin et Maël Bailly, actuellement en résidence à Royaumont dans le cadre du programme voix nouvelles.
Trois thèmes rassemblent les œuvres choisies par le pianiste : la nuit, le brouillard et les créatures fantastiques.
Un immanquable nocturne de Chopin (op. 27 n°2) nous introduit donc aux ambiances rêveuses et irréelles de la nuit. De la délicatesse de ce nocturne, Thomopoulos passe aisément à la subtilité de la Terrasse des audiences au clair de lune de Debussy, puis aux atmosphères impressionnistes de In the mists de Janáček, pour enfin sombrer dans le perturbant Scarbo du Gaspard de la nuit de Ravel.
Le planant Speech of clouds de Gérard Pesson, directeur de la thèse sur Xenakis de Thomopoulos, est mis en miroir avec la création mondiale de Or not prepared de Maël Bailly, également son élève. « C’est très touchant que ma pièce soit au programme avec celle de mon professeur », nous dit après le concert le compositeur.
L’œuvre de Bailly est très intense et, comme le reste du programme, présente de nombreux défis pour le pianiste, auquel il demande même de percuter les touches du piano avec l’avant-bras !
Si les trois Variantes du Vortex du compositeur et chorégraphe Alessio Silvestrin nous entraînent dans leur énergie centripète avec des répétitions obsessionnelles, ce sont surtout les trois pièces de Xenakis (Herma, Mists et Evryali) qui capturent notre attention.
Ils s’agit d’œuvres que le pianiste connaît à la perfection, après avoir enregistré l’intégrale pour piano seul de Iannis Xenakis en 2015.
I. Xenakis, Evryali pour piano solo, Paris, Editions Salabert, Exemplaire personnel du pianiste Claude Helffer. Médiathèque Musicale Mahler (Paris) – Fonds Claude Helffer.
La genèse d’Herma est des plus fascinantes : lors d’un voyage au Japon, Xenakis fait la connaissance du pianiste Yuji Takahashi.
Les deux commencent à discuter passionnément de musique et, comme ils partagent la même vision de la musique, Takahashi demande au compositeur de lui écrire une œuvre. Une fois reçue, le pianiste la montre a son entourage, qui la juge injouable car, comme raconte Thomopoulos dans sa thèse : « cette musique était tellement loin de tout ce qui était connu alors qu’elle semblait impossible à comprendre et à gérer. » Malgré tout, Takahashi ne se laisse pas intimider et quelques mois après il jouera Herma par coeur.
Cette pièce, basée sur des lois mathématiques et où les notes sont considérées dans leur dimension primaire, se présente à l’oreille comme un kaléidoscope de sons, dense et irrésistible.
Si Mists explore tout le registre du piano et crée des textures sonores fascinantes, c’est dans les arborescences déchaînées d’Evryali que l’oreille peut véritablement s’égarer, grâce aussi au choix du pianiste de montrer la représentation graphique de la pièce en vidéo, pendant son exécution.
Cette partition graphique, créée par Xenakis avant celle en écriture traditionnelle, permet de se rendre compte du parcours créatif de l’artiste et de suivre la musique de manière plus aisée : les sensations sont intensifiées, l’esprit s’ouvre et laisse libre cours à l’imagination…
Pendant cette heure et demie de musique techniquement ardue, Thomopoulos ne lâche jamais prise et fait preuve de grande concentration, d’énergie et de raffinement.
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