Mon Premier Lac des Cygnes : Karl Paquette transmet la passion du ballet
Incarnant aussi bien les rôles de princes par sa haute figure et son port altier, que des rôles sombres par […]
A quelques pas de la porte de Brandebourg, qui séparait Berlin en deux, se trouve l’Opéra Comique ; moins somptueuse que son homonyme parisienne, cette maison offre tout de même des spectacles avant-gardistes comme les récentes Flûte enchantée de Suzanne Andrade et Barrie Kosky et le ballet Don Giovanni signé Giorgio Madia.
Bien plus traditionnelle, cette production de la Chauve-Souris de Strauss, par Andreas Homoki, met en scène la décadence, que ce soit celle de la bourgeoisie ou de la société, sous le spectre de la crise de 1874.
Après l’ouverture, un grand drap se lève en découvrant les meubles massifs et poussiéreux qui emprisonneront les personnages sur scène. Le habits à dominante marron et les robes de soirée aux reflets brillants sont dans la même veine : tristes et dépassés.
Les protagonistes de l’opérette sont tous en quête de changement : il y a ceux qui recherchent l’ascension sociale (Adèle et Frank) et ceux qui essayent en vain de fuir l’ennui du mariage — Rosalinde, en cherchant la compagnie du ténor Alfred, qui finalement se comportera comme un « vulgaire mari », et Gabriel von Eisenstein, son époux, en faisant la cour aux « rats » au bal du prince Orlofsky. Mais ce dernier se retrouve pris au piège par une belle hongroise qui n’est autre que sa femme : le Dr Falke a imaginé ce plan machiavélique pour se venger d’avoir été ridiculisé par Eisenstein lors d’une soirée masquée où il était vêtu… en chauve-souris.
Malgré la fête somptueuse où le « champagne est roi », les masques tomberont et les personnages couleront avec le bateau. On remarque d’ailleurs qu’au troisième acte, le bureau de police ressemble à un Titanic, les boiseries sens dessus-dessous et le luxueux luminaire au sol, en parfaite cohérence avec le texte « Il semblait que l’orage de la paix du ménage amenât le naufrage ! »
Les chanteurs ont l’air de s’amuser sur scène, même si on abuse quelque peu de grimaces et d’allusions sexuelles… La Rosalinde de Nicole Chevalier est charmante, sa voix expressive et particulièrement séduisante notamment dans le « Csárdás » où son alter ego, caché sous un masque et une perruque rouge, fait perdre la tête au réaliste et amusant Eisenstein de Peter Bording.
Malgré la surabondance de clichés, de la roulette russe à la vodka et au tempérament de séducteur, Annelie Sophie Müller donne de la fraîcheur au rôle de travesti du Prince Orlofsky et convainc en passant aisément de l’enthousiasme à la mélancolie.
Cornelia Zink interprète une Adèle pétillante et pleine d’humour, Günter Papendell nous offre un ténébreux Dr. Falke à l’élégante froideur et Carsten Sabrowski est un Marquis Renard/Frank attachant, qui dans l’improbable dialogue en français avec le Chevalier Chagrin, devient particulièrement amusant.
Sous la baguette de Stefan Soltesz, la musique de Strauss, qui convient parfaitement à cette société insouciante s’enivrant au bal élégant du prince russe, est interprétée avec tant de raffinement et entrain qu’elle donne envie de rejoindre la fête.
Johann Strauss: Die Fledermaus
Opérette en trois actes [1874]
Texte de Karl Haffner et Richard Genée
Direction musicale : Stefan Soltesz
Mise en scène : Andreas Homoki
Décors et costumes : Wolfgang Gussmann
Dramaturgie : Werner Hintze
Choeurs : David Cavelius
Lumières : Franck Evin
Avec: Peter Bording (Gabriel von Eisenstein), Nicole Chevalier (Rosalinde), Cornelia Zinc (Adele), Carsten Sabrowski (Frank), Annelie Sophie Müller (Prince Orlofsky), Christoph Späth (Alfred), Günter Papendell (Dr. Falke) Peter Renz (Dr. Blind), Sheida Damghani (Ida), Uwe Schönbeck (Frosch), solistes du chœur de l’Opéra comique de Berlin.
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