Vincent Genvrin et l’art de la transcription
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En arrivant dans la salle du Théâtre des Champs-Elysées, la scène est encore vide de musiciens, mais l’œil est immédiatement attiré par le grand étalage de chaises vides et de pupitres qui attend l’arrivée de l’orchestre straussien. Les musiciens entrent. En un rapide coup d’œil, on compte une soixantaine de cordes et une centaine d’instrumentistes répartis sur les planches. Impressionnant.
La première partie est entièrement consacrée à Ainsi parlait Zarathoustra, poème symphonique composé en 1896. Interpréter cette gigantesque fresque musicale dans la première partie d’un concert relève certainement d’un exploit, et les musiciens ne semblent pas encore complètement prêts, même s’ils assument bravement l’interprétation ; leur difficulté apparaît notamment dans le manque de justesse, ici aux altos, là aux cuivres, mais le plus flagrant est à la fin : sur le pianissimo des cordes, les flûtes jouent trop fort et brut, et surtout, trop haut. Et les musiciens jouent souvent les yeux fortement baissés comme s’ils s’accrochaient à leur partition…
Après l’entracte, l’orchestre gagne en confiance et déjà Don Juan semble plus vivant. Il donne une exécution magistrale de La Danse des sept voiles, véritable festival de couleurs, somptueuses et chatoyantes.
Vient enfin Mono-Prism de Maki Ishii, le clou de la soirée. Dès leur entrée, les joueurs de tambour, en habits traditionnels, sont copieusement applaudis. Excepté Eitetsu Hayashi, maître du tambour, les six jeunes artistes sont des percussionnistes du Waseda Symphonie Orchestra, qui ont suivi un entrainement intensif spécial pour maîtriser le jeu. Car croyez-moi, vu les postures qu’ils adoptent, leur art requiert d’être un excellent athlète ! L’œuvre expérimente divers traitements de sons acoustiques, tout en proposant une fusion efficace entre deux univers de l’instrumentarium : un orchestre avec une section importante de percussion et un ensemble de tambours traditionnels. Les cordes sont là pour créer une nuée ou un brouillard sonore, pour mieux faire ressortir les caractéristiques spécifiques de chaque percussion, combiné de différentes manières. Par moments, la grosse caisse, la petite caisse et les tambours japonais ne font qu’un, et par d’autres moments, ces derniers jouent, mis en avant, avec orchestre ou en solo. La vibration provoquées par les tambours, dont le plus imposant mesure environ 1m20 de diamètre et pèse 130 kg, vient directement aux entrailles, produisant une expérience bouleversante. On sort de la salle totalement revigoré, encore rempli de sensations fortes, avec la tête qui tourne, éblouie par les sons.
Grâce aux concerts du groupe Kodo invité régulièrement au Théâtre du Châtelet (et deux concerts à l’Amphithéâtre Bastille il y a quelques années), le public parisien connaît aujourd’hui ces instruments nippons extrêmement virils et énergiques, et la sensation qu’ils donnent à l’auditoire est à chaque fois nouvelle et inouïe.
15 mars 2015 au Théâtre des Champs-Elysées
Waseda Symphonie Orchestra Tokyo
Kazufumi Yamashita, direction
Eitetsu Hayashi, tambour solo
Programme
Richard Strauss (1864-1949)
Ainsi parlait Zarathoustra op. 30
Don Juan op. 20
Danse des sept voiles, extraite de l’opéra Salomé
Maki Ishii (1936-2003)
Mono-Prism pour tambours japonais et orchestre
Waseda Symphonie Orchestra Tokyo est un orchestre d’étudiants inscrits à l’Université privée Waseda, fondée en 1882. L’orchestre universitaire a été créé en 1913, avec les étudiants appartenant aux facultés (et non du troisième cycle), c’est-à-dire aux quatre années universitaires, avec quelque 350 musiciens amateurs de haut niveau. Il a joué notamment en création japonaise de la 35e Symphonie de Mozart en 1927, la 13e Symphonie de Chostakovitch en 1975 ; en première exécution parmi tous les orchestres amateurs du pays, le Sacre du printemps de Stravinsky en 1970, et Turangalila Symphonie de Messiaen en 1987. L’orchestre a enregistré trois disques chez les « majors », un chez Deutsche Grammophon en 1986, et deux chez Universal en 2010 et en 2013 à l’occasion de tournées européennes.
L’université compte aujourd’hui environ 56 000 étudiants répartis en dix « académies » (politique et économie, littérature, sociologie, science et technologie, etc.) qui comprennent quinze facultés, dix-neuf « sections de recherche » du troisième cycle et une section de cours par correspondance, sans compter sept « sections professionnels » du troisième cycle (comme École de commerce), lycées et collèges affiliés ainsi que douze centres spécifiques (archives, sport, recherche, pédagogie de la langue japonaise…) En bref, c’est l’une des universités japonaises les plus complètes suivant un système éducatif assez différent que nous avons en France.
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