La richesse inépuisable des quatuors de Joseph Haydn, entretien avec Anton Hanson et Simon Dechambre
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Dans les coulisses du Doelen : interview du baryton Dietrich Henschel sur son nouveau projet avec la réalisatrice Clara Pons autour du Wunderhorn de Gustav Mahler.
C’est au Doelen (la salle philharmonique de Rotterdam – principal producteur du projet) que le baryton Dietrich Henschel accompagné de la réalisatrice Clara Pons et du pianiste Fritz Schwinghammer s’est posé cet été, le temps de deux journées marathon consacrées à la répétition de leur nouveau projet « Wunderhorn »: l’intégrale des 24 Lieder du Cor merveilleux de l’Enfant de Gustav Mahler dans une approche originale qui intègre au concert la projection d’un film réalisé par Clara Pons.
La Première du Wunderhorn dans sa version pour orchestre se tiendra à Flagey avec l’Orchestre de la Monnaie (Bruxelles) le 13 mars 2015 et sera suivie de cinq dates pour cette première saison dont deux en France : Amiens le 9 avril 2015 et Compiègne le 11 avril 2015.
Nous avons pu assister à leur seconde journée de répétition au Doelen clôturée par un concert de présentation incluant la projection de la première partie du film: l’occasion de rencontrer Dietrich Henschel et Clara Pons qui ont accepté de répondre à nos questions.
Contrairement au Schwanengesang pour lequel l’histoire offrait un cadre dans lequel le cycle de Lieder de Schubert trouvait sa place, le recueil des poèmes du Wunderhorn ne constitue pas un cycle. Ces poèmes ont pour point commun de saisir la face sombre des êtres y compris dans les moments idylliques. Dans la plupart de ces moments idylliques il y a aussi une allusion cynique, ou lorsque ces Lieder sont drôles, le contexte est en réalité sombre. Ce contraste, que l’on trouve également dans plusieurs histoires/berceuses pour enfants en Allemagne, est caractéristique des Wunderhorn-Lieder. Rheinlegendchen raconte l’histoire d’un homme qui déménage et abandonne sa bien-aimée. Les chansons d’amour contiennent l’idée que lorsqu’on perd l’être aimé, il peut être facilement remplacé. Les textes ne sont pas naïfs, ils s’expriment dans une langue populaire. Le peuple ne croyait pas à l’engagement amoureux romantique ni à l’amour parfait. A partir de cela Clara Pons a imaginé une histoire d’amour vouée à l’échec avec l’arrivée de la guerre.
Mahler a lui-même adopté une position pacifiste et contredit l’esprit de son temps. L’esprit était à la guerre. C’est sous une forme quasi prophétique – quand on pense au Chant de la Terre- qu’il a décrit cette cruauté. Ce compositeur a puisé dans la littérature et les traditions existantes avec une incroyable authenticité pour esquisser une image de la fin des temps. Beaucoup de ces Lieder ont été intégrés aux symphonies.
Trois de ces Lieder font référence à la question philosophique de l’existence d’un paradis : Das himmlische Leben (la vie céleste) très liée aux sonorités de l’orchestre (elle constitue également un mouvement symphonique), Das irdische Leben (la vie terrestre) et Urlicht (lumière originelle). Le film fixe un cadre de paradis en paradis: la première partie du film s’ouvre sur le paradis céleste, la seconde nous ramène vers le paradis terrestre.
Sur les 24 Lieder du Wunderhorn, 15 ont été orchestrés par Mahler, dont deux ont été intégrés à une symphonie. Pourquoi seulement 15 ? D’une part parce que Mahler craignait de se répéter, d’autre part peut-être pour que ces 15 Lieder puissent former un récital à part entière. Plusieurs des Lieder écrits dans une langue populaire simple et qui concentrent une grande puissance émotionnelle s’accordent par ailleurs bien avec le son du piano.
Compte-tenu de la taille et du budget de notre projet, c’est l’orchestre qui s’imposait. Et nous avons fait appel à un grand compositeur actuel, Detlev Glanert, disposant d’une grande expérience de Mahler pour transcrire ces Lieder pour orchestre.
Oui c’est une première expérience. De Doelen de Rotterdam qui est notre principal producteur s’est mis en relation avec l’Orchestre de Picardie pour notre précédent projet Irrsal [autour des Wolf-Mörike Lieder] et l’Orchestre de Picardie a souhaité commencer par le Wunderhorn.
Cela ne nécessite pas une concentration supplémentaire pour moi car c’est le chef d’orchestre qui sait à quel moment il doit « entrer en scène ».
Pour moi il n’y a pas d’interprétation individuelle des Lieder mais une association de leurs contenus qui donne accès à une autre compréhension de ces poèmes. L’interprétation suscite de nombreuses associations qu’il n’est pas nécessaire de figer. J’ai remarqué que, malgré le film qui induit une certaine fixation visuelle, de nouvelles associations se forment. Le film comprend une grande part d’abstraction et offre une liberté ce qui est, pour moi, un critère fondamental dans une oeuvre. Le film ne banalise pas ces Lieder, il en élargit la portée.
L’approche du Lied au moyen d’autres disciplines artistiques -comme par exemple la lecture- contribue à une meilleure compréhension de ce qui a été écrit. Ma première expérience de ce type remonte à une quinzaine d’années pour le Winterreise (Le Voyage d’Hiver de Franz Schubert) avec le metteur en scène français Pierre Strosser rencontré lors de la production du Doktor Faust (Ferrucio Busoni). S’en était suivie une importante tournée, bien avant qu’il ne soit devenu à la mode de mettre en scène les Lieder.
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