Françoise Levéchin-Gangloff : le solfège, clé de voûte de la liberté musicale
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Mercredi 11 février, salle Gaveau, nouvelle édition des concerts « Le classique selon Zygel » ; à cette occasion, le pianiste-improvisateur a rendu hommage à Serge Prokofiev, en brossant, au travers de 8 compositions, un portrait très personnel du compositeur russe.
Pour ce nouvel opus, c’était au tour de Prokofiev d’être la muse de Zygel. Au fil de ce concert, les différents tableaux musicaux créés par le pianiste se sont attachés à illustrer, par touches noires et blanches, quelques traits de caractère et tranches de vie du prolixe compositeur russe, qui s’est essayé à de nombreux genres, de l’opéra à la musique de film.
C’est à grand renfort de basses martelées et d’accords aux accents métalliques que Zygel nous a présenté celui qu’on surnommait le « pianiste aux doigts d’acier ». La majorité des compositions inspirées par ce portrait ont déployé une virtuosité rugueuse et rythmée rappelant en toile de fond les cadences effrénées de l’industrialisation massive de la Russie (puis URSS) d’alors.
Zygel a donc souvent puisé dans la musique avant-gardiste de Prokoviev un jeu touchant parfois au stakhanovisme, accentué par une gestuelle mécanique. Que ce soit pour la création inspirée d’un extrait du ballet Le Pas d’acier, où celle tirée de Roméo et Juliette, les couleurs froides étaient à l’honneur : le récit descriptif du croisement des fers des Montaigu et des Capulet a davantage inspiré Prokofiev que la passion brûlante des deux amants.
Hormis une gavotte néoclassique d’une franche légèreté, même les sujets plus gais ont dévoilé leur part d’ombre sous les doigts du pianiste-improvisateur : le célèbre thème sautillant de Pierre et le Loup a oscillé entre naïveté et agitation, qui n’était pas sans rappeler la précocité turbulente du jeune Serge ; son humour est apparu, au fur et à mesure de l’improvisation, d’abord sarcastique, puis grinçant, ensuite grimaçant, enfin presque diabolique : les flammes de l’enfer qu’on pouvait deviner ici annonçaient l’ombre fantomatique de L’Ange de feu planant sur des accords lointains et angoissants. Car, bien que parfois pris en étau entre le marteau et la faucille (après avoir été exilé près de quinze ans), le compositeur non conformiste a également développé un penchant certain pour le spirituel, voire le mystique.
Est-ce alors le fantôme de Prokofiev qui s’est exprimé à travers Jean-François Zygel ? Les quelques mots échangés après le concert avec l’artiste sont sans équivoque : toute ressemblance avec le compositeur russe n’est pas fortuite, mais c’est avant tout une mosaïque de ressentis, d’émotions et de souvenirs très personnels qu’il souhaite livrer à son public. La liberté et le parti pris priment sur les règles figées de l’art figuratif. Zygel se sert de ce portrait comme d’une esquisse : il s’inspire des contours pour créer, à partir du cadre ainsi posé, ses propres compositions.
Le classique selon Zygel
Prochain concert : Jean-François Zygel joue avec Mendelssohn
15 avril de 12h30 à 13h30 à la salle Gaveau
Réservations :
www.sallegaveau.com
contact@sallegaveau.com
01 49 53 05 07
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