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Lundi 3 décembre, la mezzo-soprano Cecilia Bartoli était en concert à la Philharmonie de Paris dans un généreux récital Vivaldi, accompagnée par Les musiciens du Prince – Monaco.
Drôle d’ambiance lundi soir à la Philharmonie. D’abord, dès l’entrée dans le hall, on peut sentir l’excitation d’une partie des spectateurs, fans de la première heure, venus applaudir la diva romaine. Puis nos yeux tombent sur un stand rempli de nombreux exemplaires du dernier disque de la chanteuse, évidemment consacré à Vivaldi.
Mais on n’aura garde de sombrer dans le cynisme face à un mercantilisme finalement assez courant dans les salles de concert. Le fait est que le premier album Vivaldi de Cecilia Bartoli, sorti en 1999, est encore dans les esprits de la plupart des mélomanes. Mais en presque 20 ans, le paysage lyrique a quelque peu changé. A l’époque cela constituait un pari osé pour la maison de disques, mais depuis, les intégrales des opéras de Vivaldi se sont multipliées et les airs choisis par la Bartoli n’apparaissent plus tout à fait comme des raretés. Mais qu’importe, ce nouvel opus discographique et la tournée de concerts qui l’accompagne sonnent tout de même comme un événement qui nous ramène à nos émotions passées.
Difficile alors pendant ce concert de ne pas comparer Bartoli à elle-même. D’autant que nous entendons quelques airs déjà présents dans le premier album Vivaldi. D’ailleurs, l’air de Farnace « Gelido in ogni vena » constitue l’un des plus beaux sommets de ce récital, qui rend presque frustrante la recommandation faite en début de concert de ne pas applaudir entre chaque air.
Ce qui frappe en réalité, c’est que les années ne semblent avoir aucune prise sur la voix de Cecilia Bartoli. La vocalise est toujours aussi éblouissante et la longueur de souffle dans les lents lamenti ne cesse jamais de fasciner. On pourra lui reprocher certains effets histrioniques dispensables, comme cet air faussement ingénue qu’elle prend avant les premières notes de « Quell’augellin » extrait de La Silvia, ou ces mines de sorcière, mâchoire crispée et poings fermés, pendant les airs de fureur. Mais cela n’est rien face à tant de musicalité et à une telle aisance technique. Il faut dire que Bartoli maîtrise à la perfection cet art de la « fabrication », dans le meilleur sens du terme. Ainsi, si on a le sentiment que son chant est constamment millimétré et que rien n’est laissé au hasard, pas même le plus petit sanglot ou telle ou telle respiration expressive, on ne ressent jamais la moindre froideur distante dans son chant et ces effets servent toujours une émotion tout à fait sincère et communicative.
Artiste généreuse, Cecilia Bartoli multiplie les bis de fin de concert. Haendel et Vivaldi sont évidemment de la partie ; on retrouve avec bonheur le Chérubin de ses années mozartiennes ; l’air de Steffani est l’occasion d’une joute réjouissante entre la voix et la trompette, dont le concours de cadences finit par nous amener sur … Summertime de Gerswhin ! Le concert se termine presque une heure plus tard que prévu mais le public, ravi, ne semble pas pressé de quitter la salle.
Osons tout de même dire que l’orchestre des Musiciens du Prince – Monaco – que l’on avait déjà écouté en 2017 aux côtés de la chanteuse – n’est peut-être pas tout à fait à la hauteur de sa soliste. Certaines des transitions improvisées par les instrumentistes entre les airs et les pièces instrumentales n’ont pas nécessairement un énorme intérêt musical et, plus gênant encore, ne fonctionnement pas toutes très bien harmoniquement. De plus, est-il encore possible de jouer les Quatre Saisons de manière originale et personnelle sans sombrer dans un concours de « qui réussira à les jouer le plus vite possible », ou à multiplier à chaque mesure les changements de tempo pour faire supposément expressif ? A l’écoute de ce concert, on n’est pas sûr de la réponse. La virtuosité d’Andrès Gabetta impressionne évidemment, mais on en vient à regretter que le récital n’ait pas eu lieu avec le même ensemble que celui qui accompagne le disque, l’Ensemble Matheus de Jean-Christophe Spinosi…
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